La mosaïque est un assemblage décoratif où sont juxtaposés de petits éléments réguliers ou irréguliers de matériaux résistants appelés tesselles. C’est un art très ancien qui remonte à la fin du IVème millénaire av. J.-C., qu’on retrouve dans de nombreux continents et qui a connu un développement remarquable d’une civilisation à une autre.

Dionysos chevauchant une panthère,
mosaïque de galets, Pella,
Macédoine, Grèce, IVe siècle av. J.-C.

C'est au Vème siècle av. J.-C., en Asie mineure, que la mosaïque fut utilisée par les grecques pour représenter des sujets proprement figurés et mythologiques. On utilisait alors des galets noirs, blancs et rouges de très petites tailles et non taillés qui faisaient apparaitre le ciment entre interstices et ne permettaient pas des lignes précises. Les dessins étaient souvent clairs sur fond sombre et sans le moindre relief.

Ulysse durant l’Odyssée, mosaïque
romaine du IIIème siècle,
Dougga, Musée du Bardo, Tunisie

Après avoir vaincu les Grecs, les Romains adoptent la technique de la mosaïque et la développent en inventant l’opus tessellatum, tesselles de forme cubique d’un maximum de 1cm d’épaisseur qui sont utilisées pour la réalisation de dessins et de bordures faites entièrement à la main.

Ce développement impressionnant a fait que l’art de la mosaïque est devenu Romain par excellence car ni la Grèce classique ni les Grecs d'Alexandrie n'avaient su lui donner la richesse du répertoire iconographique qu'il aura sous l'Empire Romain et encore moins le répandre dans tout le bassin méditerranéen comme le fera Rome.

Mosaïque Romaine des Thermes
d’Otricoli - Salle ronde du musée
Pio-Clementeno - Vatican

Grâce à l'activité des ateliers itinérants et des maitres mosaïstes de l’époque, toutes les provinces situées autour de la mare nostrum (notre mer) ont connu dès les débuts de l'expansion romaine cet art fastueux. On distingue d’ailleurs la mosaïque de pavement, utilisée dans l'architecture privée ou publique : (églises, thermes, villas, fontaines) et la mosaïque murale apparue au Ier siècle av. J.-C.

Les sujets des différents pavements et fresquesreprésentent le quotidien des romains,en train de manger, de boire ou cuisiner, des acteurs en train de jouer, des guerriers, des navires traversant les mers, des scènes de cirque, de chasse et surtout leurs dieux et mythes. La mosaïque connaît une pleine expansion entre le Ier siècle av J.-C et le VIIème siècle. Une organisation des méthodes de travail fait de cet art une quasi-industrialisation au sein de l’Empire.

Mosaïque du Christ sur son trôme -
XIème siècle Eglise Sainte-Sophie,
Constnatipole, Turquie

La mosaïque byzantine, comme l'art byzantin en général, est entièrement tournée vers les représentations religieuses. L'utilisation de nouveaux matériaux à partir du Vème siècle comme les smaltes vénitiens (émaux très colorés) et les tesselles d'or donnent aux mosaïques une brillance et une vivacité des couleurs impressionnante (rouges, bleus, verts, ors...).

Tous les coloris sont disponibles dans tous les dégradés et l'inclinaison différente des tesselles fait jouer la lumière sur les mosaïques.Les personnages représentés sontpour la plupart divins , mains levées, aux gestes symboliques, ils sont impassibles et rigides et le paysage laisse dès le VIème siècle la place au fond d'or, symbolisant l'éternité.